Lot-et-Garonne Un bon terroir pour le houblon

Dans le Lot-et-Garonne, une filière de houblon pilote baptisée « Houblons de terroir » a vu le jour en 2019. Portée par des institutions locales et financée par des fonds européens FEADER, elle a permis l’implantation d’une houblonnière expérimentale d’un hectare sur le site Agrocampus 47 du lycée agricole Étienne- Restat, à Sainte-Livrade-sur-Lot. À l’origine de la démarche se trouve l’entreprise Hopen Terre de houblon de Fanny Madrid et Lucie Le Bouteiller. L’idée portée par ces deux ingénieures agronomes est ambitieuse : accompagner les porteurs de projet souhaitant développer la culture de houblon, assurer la transformation en pellets et commercialiser du houblon de terroir de qualité, bio si possible, pour des artisans brasseurs.

Houblon premium

Les premiers résultats sont encourageants. « Les variétés ont donné 20 à 40 % de leur potentiel de rendement final, explique Fanny Madrid. Ce qui est dans la norme pour une première année de production. Au total nous avons récolté 300 kg de houblon, avec de la très bonne qualité. Pour nous, c’est un franc succès ! »

« Nous nous positionnons sur le segment aromatique français de qualité, le houblon premium, poursuit la jeune femme. Sur les quinze variétés testées, douze présentent une qualité excellente. Les taux d’acide alpha qui déterminent l’amertume de la bière sont très bons. Sur notre terroir, les houblons semblent développer des profils aromatiques fleuris bien appréciés par les brasseurs, mais les taux d’huiles essentielles peuvent encore s’améliorer. Nuggets, Cascade et Chinook ont vraiment très bien fonctionné. Et il y a d’autres variétés prometteuses. Mais on ne peut rien conclure avant trois ans, le temps que les variétés arrivent en pleine production. Nous allons voir comment les plantes vont continuer leur adaptation. »

Au printemps, il y aura 4 ha en production dans le Lot-et-Garonne et le Tarn-et-Garonne, et sans doute de nouvelles plantations car les porteurs de projets se multiplient. L’objectif est d’atteindre 10 ha fin 2020. En 2019, les 300 kg transformés en pellets s’étaient vendus en 2 jours.

Hélène Quenin